La reproduction des pholques
Le mâle pholque reconnaissable à ses imposantes pédipalpes et à son corps plus effilé que celui de la femelle commence par remplir ses bulbes copulateurs avec son sperme ( cf. reproduction ) . Ceci étant fait il se met à la recherche de la toile d'une femelle. pour ce faire il suit les traces odorantes (phéromones) laissées par les femelles en s'aidant des capteurs de ses pattes arrivé sur la toile de celle-ci il se met à vibrer pour attirer son attention puis quand la femelle vient vers lui, si cette dernière ne fait pas mine de l'agresser, il lui caresse sa paire de pattes de devant pour la séduire. Dans le cas contraire si son approche minutieuse échoue et que la femelle se jette sur lui, le male se laisse tomber de la toile en se retenant avec un de ses propres fils de soie. | |
Ci dessus les bulbes copulateurs d'un pholque male |
Avec
un peu de chance la femelle, qui de son coté a identifié le male avec
ses propres récepteurs, se montre enfin disposée à l'accouplement, elle laisse le mâle
lui enfoncer ses bulbes copulateurs dans son épigyne qui se trouve sous son
abdomen. La copulation peut durer plusieurs heures comme si le male
hésitait à se dégager de la femelle craignant que celle-ci ne se mette
à l'attaquer.
Cette crainte est réelle car bien souvent la femelle dévore son amant d'un jour sans hésitation dès que celui ci relâche son étreinte le momifiant avant de le tuer et de le vider comme n'importe laquelle de ses proies. |
Ci dessus un accouplement de pholques. Le male est à droite. |
Quand la femelle pond ses 40-60 oeufs dont seulement 20 à 30 seront fertilisés, elle les enveloppe ensemble dans un réseau de soie formant ainsi une petite boule sur laquelle elle veille avec une surprenante attention. L'araignée peut pondre jusqu'à trois fois après un seul accouplement car elle conserve le liquide séminal du souvent défunt male dans une spermathèque jusqu'à en avoir l'usage. Une fois la ponte effectuée, l'araignée porte son ballon granuleux entre ses chélicères pendant trois semaines. Si elle reste près de sa toile et qu'elle repère une proie qui s'y est empêtrée il peut lui arriver de poser son précieux trésor le temps de lui faire un sort. mais cela est rare tant cette araignée semble veiller avec attention à ses oeufs. |
Ci dessus une femelle avec son baluchon d'œufs |
Ci dessus, photos au scanner d'un cocon "emprunté" à une femelle, remarquez les jeunes déjà presque sortis de leur œufs reconnaissables à leurs yeux disposée en trois petits points. La troisième photo montre un jeune pholque dans son oeuf peu de temps avant son éclosion, on dirait qu'il croise les pattes à la façon dont les humains croisent leurs bras... Photo d'Alain Canard, université de Rennes. |
Les anglais ayant baptisé cette araignée daddy longlegs (pépé à grandes jambes) auraient du l'appeler mumy longlegs (maman à grandes jambes) pour rendre hommage à cette pseudo tendresse maternelle qui n'est pas si rare dans le monde des araignées. "L'affection" de la mère pholque est aussi visible au moment où les oeufs éclosent. En effet quand les jeunes araignées sortent de leurs coquilles grâce à des petits cutters spéciaux qu'ils portent sur leurs pédipalpes ( outils qui disparaîtront dès leur première mue), leur mère les aide à s'extirper du filet à provision qui entoure les œufs en coupant un à un les cordages entravant leurs sorties.
Le comportement maternel de cette araignée ne s'arrête pas là; en effet celle-ci va porter ses minuscules enfants (1mm) aux pattes courtes et translucides comme une grosse grappe et ce pendant plusieurs heures jusqu'à ce qu'ils aient acquis assez de vigueur pour s'éloigner un peu et se répartir sur la toile de leur mère en une spectaculaire nuée pendant un peu plus d'une semaine. Avant leur première mue qui aura vers le neuvième jour, les jeunes araignées ne se nourrissent pas, utilisant sans doute des ressources vitellines. | |
Enfin après avoir squatté la toile de leur mère pendant plus d'une semaine et y avoir laissé leurs premières exuvies, les jeunes quittent la toile et se lancent dans la grande aventure de la vie en capturant des proies de plus en plus grosse au fur et à mesure de leur croissance. A ce moment les jeunes pholques iront vivre leurs vies en s'éloignant de la toile maternelle. |
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