Les pholques   Description   Mode de chasse   Reproduction

Mode de chasse des pholques

Les pholques tissent dans les angles des plafonds et des murs, une toile brouillonne faite d'un enchevêtrement de fils de soie souvent noircis par le temps et la poussière. Ce travail se fait la nuit. L'araignée se balade de gauche à droite de l'angle de mur qu'elle a choisit pour construire sa toile tout en dévidant son fil de soie derrière elle, très vite le résultat est un véritable barrage pour insectes volants ou rampants et même pour les autres araignées. Le pholque y demeure le plus souvent la tête en bas. Chaque nuit l'araignée en continuant sa ronde ajoute de nouveaux fils et étend son domaine.

Le pholque est très peu attaché à sa toile, quand cette dernière devient trop sale il l'abandonne sans regrets pour en construire une autre plus loin. certains spécimens que j'ai observé changeait d'endroit dans ma cave une fois par semaine. D'autre part bien que ces araignées ne soient pas sociables c'est à dire qu'elle ne vivent pas en groupe, il n'en reste pas moins que leur nombre dans une pièce parfois réduite peut aboutir à la création de toiles aussi multiples que serrées donnant un ensemble pouvant occuper plusieurs mètres carrés.

Quand un insecte vient s'empêtrer dans sa toile le pholque se dirige lentement vers lui. Arrivé près de sa proie, l'araignée commence par prendre une position de sécurité en s'arrimant à sa toile. une fois prête elle commence par ligoter à distance sa proie en lui jetant dessus de longs fils puis elle continue son travail de momification de la proie toujours vivante en dévidant sur elle la soie s'écoulant de ses filières à l'aide de sa paire de pattes postérieures. Très vite l'insecte n'est plus qu'une masse blanche que l'araignée tue par une morsure peu de temps après ou en attendant quelques temps. Une fois l'infortunée morte, il ne reste plus au pholque qu'à lui injecter ses sucs digestifs avant de sucer l'intérieur devenu grâce à cette substance, une "soupe" ingérable pour le pholque. Enfin une fois son repas terminé le pholque se débarrasse du cocon en le détachant de sa toile.

Ce mode d'alimentation ressemble beaucoup à celui des épeires. cependant le pholque semble avoir un appétit bien plus important que ses congénères, en période de disette, le pholque s'est donc tout naturellement mis à la chasse en dehors de sa toile. C'est ainsi que pendant l'hiver il se met à chercher les toiles d'autres araignées et même si cela devient nécessaire d'autres pholques. Grâce à ses longues pattes effilées il se déplace sur les pièges de ses congénères sans s'y empêtrer, arrivé là il secoue la toile pour faire surgir son occupant qui affamé par un jeûne plus ou moins prolongé se précipite sans méfiance croyant avoir enfin trouvé une proie. Le pholque profitant de l'effet de surprise et de son puissant venin n'a aucun mal à avoir le dessus, de plus son petit corps haut perché sur ses longues pattes est presque hors d'atteinte pour l'agressé.

Comme si cela ne suffisait pas, le pholque a aussi développé un système d'autodéfense très original. Ce dernier quand il se sent attaqué, se laisse tomber de sa toile se rattrapant in extremis avec une seule patte à un fil, puis par la force de cette patte il se met à tournoyer tout entier de plus en plus vite. Il peut maintenir ce mouvement pendant plusieurs séquences de 15 secondes environ. Ce mouvement étrange le rend insaisissable pour les êtres utilisant la vue pour chasser car son corps minuscule disparaît lors de cette gymnastique. Pour les animaux de sa taille cette danse apoplectique est assez dissuasive pour lui éviter de se battre bien qu'il n'ait rien à craindre d'eux. Il est intéressant de noter que chez l'araignée de Pluche cette danse se fait de haut en bas comme un yo-yo mais malgré cette différence est tout aussi efficace. 

 Ci dessus, la parade du pholque

Face à une telle machine à tuer qui sait se cacher sous une apparence chétive, on ne peut que s'inquiéter pour les autres araignées surtout pour les tégénaires dont j'ai noté un net déclin dans les maisons de mon voisinage. Le venin du pholque est si puissant qu'il a effrayé de nombreux amateurs qui en voyant cette petite créature attaquer des espèces dangereuses pour l'homme ont imaginé que le venin du pholque était l'un des plus puissants dans le monde des araignées. C'est ainsi qu'est née une autre légende stupide sur les araignées, car bien souvent on entend cette fable de gauche à doite. de toute façon, les chélicères du pholque sont si petites et si faibles qu'elles ne peuvent transpercer la peau humaine (rappelons qu'en Europe seules 12 espèces d'araignées le peuvent). 

Interrogé au sujet de cette légende de super venimosité du venin de pholcus, Mike Gray arachnologue du prestigieux Australian Museum prétend que la littérature scientifique ne donne aucune preuve de la super venimosité du pholque et que selon lui la supériorité du pholque dans les batailles engagées contre les araignées dangereuses pour l'homme provient non pas de son venin mais de sa dextérité renforcée par les caractéristiques de sa morphologie. En clair, si le pholque arrive à tuer des araignées très venimeuses (veuves noires, tegenaria agrestis, brown recluse...) cela n'est pas dû a son venin mais au fait qu'il arrive à mordre en premier, et surtout parce qu'il offre peu de prise à une contre-attaque de sa victime, son corps étant si fluet. 

Depuis, des études poussées en laboratoire sur ce venin ont prouvé que ce venin n'était pas plus puissant que les autres. Cependant malgré ces preuves la légende du pholque super venimeux reste fortement enraciné dans bien des esprits.

 Les pholques   Description   Mode de chasse   Reproduction

 

TEGENARIUS EST MAINTENANT SUR WANADOO

Visualiser le site complet, enrichi et sans pub en cliquant sur l'araignée

Mes autres sites: (cliquez sur le dessin)