La toile des tégénaires |
Dans les angles des murs de nos maisons, la tégénaire tisse sa large toile en forme de nappe parallèlement au sol. Ce travail est sans cesse renouvelé car chaque nuit en parcourant son domaine et en laissant sa soie se dérouler en une traîne perpétuelle le long de son parcours la propriétaire des lieux ajoute sans trop s'en rendre compte de nouvelles couches de soies sur sa plate-forme, ce faisant la toile grandit de nuits en nuits couvrant de plus en plus de place. Dans un recoin latéral ou plus fréquemment dans le prolongement de l'angle formé par la toile, se trouve son tube de soie ou elle se retire pour surveiller les évènements sans être vue. Cette loge est souvent construite derrière un meuble ou dans un trou du mur pour protéger son occupante. Il est ouvert des deux cotés pour faciliter une fuite éventuelle par l'arrière.
Tégénaire campestris dans son tunnel |
Tégénaire sylvestris sur sa toile |
L'aspect rudimentaire de cet toile n'est qu'apparent car en fait il s'agit d'un piège perfectionné. En effet la plate-forme n'est qu'une aire de surveillance que l'araignée parcourt toutes les nuits en la débarrassant de ses restes de repas et des débris tombés des murs. En fait le vrai piège est bien plus subtil, la tégénaire tisse en fait un enchevêtrement au dessus de sa plate-forme de fils de soie si fins qu'ils sont rendus presque invisibles, le but de ses soies délicates n'est pas d'emprisonner la proie comme la toile de l'épeire, mais au contraire de l'emmêler afin qu'elle tombe toute emberlificotée sur la plate-forme. La victime ainsi tombée en se démenant fait vibrer la toile , la tégénaire dans son tunnel de retrait conserve les pattes sur sa toile et détecte ses vibrations, c'est ainsi qu'elle parvient en étendant ses pattes à localiser l'endroit exact de la toile où sa proie se démène. Elle va alors s'avancer plus ou moins prudemment selon la violence des secousses et après avoir brièvement tâté l'infortunée avec ses pédipalpes, la mord et l'entraîne dans son tunnel de retrait ou elle l'asperge de sucs digestifs avant de la broyer à l'aide de ses chélicères munies de leurs lames maxillaires pour enfin la dévorer ne laissant qu'une masse informe , la carapace broyée de l'insecte que l'araignée ne peut assimiler.
Voici une très belle photo des crocs à venin d'une tégénaire gigantea |
Cependant les araignées ont une incroyable résistance à la faim, elles peuvent jeûner des mois entiers, surtout durant l'hiver ou quasiment aucun insecte ne tombe dans leurs toiles, dans ma maison j'ai pu le constater en surveillant une tégénaria atrica femelle établie derrière une armoire dans mon sous-sol.
Rappelons aussi que les araignées mâles ne se nourrissent pas pendant toute la durée de la période de reproduction.
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